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Quatuor à cordes n°19 "Les Dissonances", K. 465

Compositeur : Mozart

Genre(s) : Quatuor à cordes

Formation(s) : Cuarteto Casals et Quatuor Kroll

Description : Composé en 1785, ce quatuor fait partie des six quatuors dédiés à Joseph Haydn. Mozart, inspiré par le style plus complexe et expressif de Haydn, pousse ici l'expérimentation harmonique à son paroxysme. L'œuvre a suscité la controverse à son époque en raison de son introduction inhabituelle et dissonante, qui contrastait fortement avec les conventions classiques.

1. Analyse musicale

Introduction (Adagio - Allegro) : L’Adagio initial est marqué par des dissonances audacieuses, des enchaînements harmoniques surprenants et une tension inhabituelle pour l’époque. Lorsque l’Allegro démarre, il revient à un langage plus typiquement mozartien, avec une écriture vive et équilibrée. Andante cantabile : Un mouvement lyrique et expressif, mettant en valeur la richesse des dialogues entre les instruments. Menuetto (Allegro) : Il joue sur des asymétries rythmiques et un caractère parfois plus rugueux que dans d'autres menuets classiques. Finale (Allegro molto) : Un mouvement dynamique et énergique, caractérisé par une écriture contrapuntique et un développement thématique rigoureux.

2. Particularités et interprétations

Cette œuvre se distingue par plusieurs particularités stylistiques et expressives qui en font une pièce singulière dans le répertoire classique. Dès l’Adagio initial, Mozart surprend par des audaces harmoniques inhabituelles, créant une atmosphère de tension qui contraste avec l’équilibre plus classique du reste de l’œuvre. Cette introduction a souvent été perçue comme préfigurant certains élans romantiques. L’Andante cantabile illustre parfaitement la manière dont Mozart conjugue rigueur structurelle et liberté mélodique. L’interprétation de ce mouvement exige une grande sensibilité, notamment dans la gestion des phrasés et des nuances. Contrairement à de nombreux menuets classiques qui conservent une danse élégante et régulière, celui-ci se distingue par des accents inattendus et des asymétries rythmiques. Il demande donc une approche rythmique précise et une articulation soignée pour en faire ressortir toute la subtilité. L’Allegro molto final est particulièrement exigeant sur le plan technique, notamment en raison de son écriture contrapuntique foisonnante. Les interprètes doivent allier clarté et vivacité pour rendre justice à la densité du développement thématique. En concert, les chefs et musiciens adoptent des interprétations variées selon qu’ils privilégient une approche plus rigoureuse et classique ou, au contraire, une lecture plus expressive et contrastée. Certains mettent en avant la puissance dramatique du début, tandis que d’autres insistent sur la légèreté et l’élan vital du mouvement final.

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